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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 18:38

A Gérard de Nerval, le mystique, l'inspiré, le fou et le sublime. Au-delà, au-dessus des êtres et des choses, la confusion du monde mi-rêvé, mi-banal, car le réel n'est qu'est qu'une habitude, celui de l'état de veille. En somme, un choix arbitraire, des images optiques préférées aux fantasmagories du sommeil, des liens rationnels reliants les évènements, plutôt que les jaillissements hallucinés puisés au puit de la supra-perception et de la connaissance divine.

 

gérard-de-nerval

 

Gérard par lui-même, l'homme aux masques, l'homme qui se déguise, endossant tous les rôles, amoureux du théatre, il n'est pas Un, il est plusieurs tour à tour et tous à la fois...

 

El Desdichado


Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

 

Gérard de Nerval



 

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