La ménade est étendue, elle cabre le dos, fatigue de la nuit verte et violette. Le corps est harassé des mélopées de flûtes jouées à plein poumon par les aulètes. Le dieu est apparu en gloire, flétri d'abord en une longue élégie et puis flamboyant, sublime, renaissant à nouveau au rythme du dithyrambe. L'herbe a poussé, les arbres ont déployé des jeunes pousses dans leur feuillage ainsi étoilé. Dans la danse vive menée par le thyrse de Dionysos, les esprits ont haleté, ont fouetté l'air dans des claquements sourds, et des plaintes muées en cris de frayeurs. La pulsion de la mort, alors terrible violence, s'est faite peu à peu acte d'amour, auréolant de magnificence la vie -cette mortelle- des disciples hallucinés. L'ivresse sacré épandit dans le coeur des danseurs, la cruelle et tragique beauté de la vie sur la terre.
Avancements et étapes de ce grand format : déjà première esquisse fusain.
Premiers tâtonnements acrylique (mauvaise qualité des peintures, couleurs peu rutilantes...)
Après l'essai sur carton, la silhouette s'étend au fusain, puis les premiers coups de pinceaux...